Léonard de Vinci
Après un parcours personnel pluriel : de longues études universitaires poussant jusqu'au doctorat, une auto-entreprise en Ingénierie de projets artistiques et culturels et, en parallèle, une dizaine d'années dans l’enseignement supérieur en Arts et Design, j'ai décidé de sauter le pas et de me consacrer à ma création artistique. La peinture : cette passion d'enfant, devenue loisir d'adolescente, a continué d'exister en filigrane et s'inscrit aujourd'hui dans mon quotidien.
Il y a dans l'ensemble de mon travail une forme de quête de l'absolue, de l'invisible, de l’indicible, de l'impalpable. Une recherche sur l'immensité des espaces, de ces territoires non perceptibles à l’œil, qui se superposent, s'interpénètrent, se recomposent et nous composent. Il y a au travers de cette pratique, une volonté d'abolir les frontières spatiale et temporelles, de réinterroger la position même du spectateur, tant dans son appréhension mentale et réflexive que dans sa faculté perceptive, de conduire à une nouvelle forme de contemplation où seules les impressions personnelles, l'émerveillement du premier regard, le sentiment des premiers instants comptent. Plus qu'une (re)présentation d'un lieu ou d'un paysage faisant référence à un ailleurs, c'est un appel à faire « l'expérience de l'horizon » (ref : Michel Collot), du temps, du sensible, du vivant. Il s'agit bien plus de rejoindre la pensée séculaire du « Génius loci », d'évoquer l'esprit d'un lieu, d'un espace plus vaste, d'un territoire mental, que de rendre compte d'un cadre géographique précis. C'est une approche par l'affect, une proposition à revenir aux racines de soi. C’est toute la question de la Perception qui se trouve ici présentée : une opération complexe du regard et de l’esprit qui, en organisant les données sensorielles ressenties, va nous permettre de faire l'expérience primordiale du « vivre ».
Mes œuvres sont davantage intéressées par l’acte de peindre que par des thèmes précis. Il n'y a pas de préparation, il n'y a ni choix du sujet, ni esquisses, me permettant d'être uniquement concentrée sur les émotions du moment et les pulsions inconscientes. Une forme de force créative de l'instant me ramenant à des gestes automatiques semblables au concept de l’automatisme pictural. Cette une première étape de mon travail, une forme « d'état de grâce » durant lequel je ne suis pas en réflexion mentale mais dans une forme d'état second où le subconscient se concrétise visuellement sur la toile. Cela va constituer la base de ma peinture, son rythme, sa circulation, ses zones d'ombres, de lumières, etc . C'est dans un second temps que la prise de recul se fait, que les couleurs et les plans s'organisent en tant qu'espaces se formant par superposition, par stratification voire surimpression. Me rapprochant ainsi de l'idée de « feuilletage spatiale » de Jean Arnaud et de l’expérience faite des espaces «multidimensionnels, déployés, diffractés, feuilletés ». C'est en déconstruisant les codes académiques de constructions d'une image que je fais surgir la quatrième. Ainsi, je rompt avec la perspective linéaire, perturbe l'horizon, transforme le rapport d'échelle, investis les marges et le hors champs, change le point de vue du spectateur pour déstabiliser nos perceptions, nos représentations et inventer une autre relation au monde.
Je travaille la Peinture Acrylique sur toiles (cotons ou lin), papiers recyclés ou d'autres supports. Je développe des créations autour d'une palette de couleurs naturalistes et explore la lumière et la profondeur en associant l'ensemble de la gamme des bleus et des ocres. En les contrastant d'une part, les poussant à leur extrême, je cherche à accentuer la perspective atmosphérique. En les dégradant progressivement d'autre part, par la technique du sfumato, j'adoucis cette fois-ci les contours créant ainsi un dialogue visuel qui joue sur la perte du regard, la perte des repères dans l’espace et le temps.
Pourquoi, où et quand, des résidences d'artistes se sont implantées en Aquitaine et comment ont-elles abordé la mise en application des préconisations institutionnelles ? Quelles sont ces structures et comment s'organisent-elles en milieu rural, au profit d'une véritable visibilité de l'art contemporain ? Entre phénomène artistique, programmation culturelle et action sociale, comment l'immersion paysagère amène-t-elle à repenser la pratique artistique à partir des relations qu'elle noue avec le territoire, l'humanité et le milieu naturel ? C'est au travers de la mise en valeur et de l’ancrage de la résidence au cœur d’un terroir spécifique que peuvent se nouer des rencontres et des expériences inédites, entre création et vie sociale. La présence d’un artiste peut révéler ou réveiller des qualités et des potentialités latentes, à même de renvoyer une image insoupçonnée des lieux et des liens entre territoires et populations. C’est bien parce que le concept d’ « artiste en résidence » et le dispositif de « résidence d’artistes » ne convoquent pas de la même manière les notions de lieu et de contexte paysager que nous avons décidé d’examiner de plus près l’évolution du rapport de l’artiste au paysage et à l’espace tout au long de sa « trajectoire migratoire », pour appréhender l’effet de l’expérience de la mobilité sur la création artistique et sur le sentiment d’appartenance au lieu. En prenant nos distances vis-à-vis des définitions classiques du paysage, nous proposerons l’idée d’entité vivante et stimulante à partir de laquelle peut se dégager une nouvelle manière de voir et de concevoir le monde : révélant ainsi le « Génie du lieu », dynamique et complice de la création.
En savoir plusLa résidence NEKaTOENEa fête ses 20 ans | 17 Janvier 2018 20 ans d’existence, de soutien institutionnel et d'encouragement constant du Conservatoire du Littoral. 20 ans de travail sur le terrain avec des salariés, des bénévoles et artistes confirmés pour développer la culture et pour renforcer la présence artistique sur le territoire. 20 ans de projets pédagogiques pluridisciplinaires croisant des aspects environnementaux et artistiques avec des enfants, adolescents, adultes, la population hendayaise et le large public. 20 ans de rencontres, d’étonnements, d’émerveillements et de surprises artistiques. 20 ans ça se fête. [...]
En savoir plus